A380 - Un appareil résolument tourné vers l'environnement

Airbus poursuit l'engagement qui a toujours été le sien : s'assurer que l'avion reste l'un des moyens de transport les plus sûrs, rentables et respectueux de l'environnement. Les questions liées à l'environnement, la santé et la sécurité (Environnement, Health & Safety) font partie intégrante de ses activités depuis de nombreuses années, à tous les niveaux de l'entreprise, et constituent une priorité essentielle dans le développement de toutes les nouvelles techniques et de tous les nouveaux produits et procédés.

Depuis sa transformation en société intégrée en 2001, Airbus a déployé tous ses efforts pour rationaliser et renforcer ses activités EHS, qui se trouvaient auparavant sous la responsabilité de chaque partenaire. En 2002, la société a adopté une politique société unique et a ensuite initié une série de mesures et de procédés visant à s’assurer que cette politique est connue, comprise et mise en œuvre.

En janvier 2007, Airbus a été le premier avionneur au monde à recevoir, au niveau corporate, la certification environnementale ISO 14001 couvrant ses différents sites de production ainsi que l'ensemble de ses produits, tout au long de leur cycle de vie. Cette certification reconnaît qu'Airbus a mis en place un Système de Management Environnemental (SME) robuste, qui permet de contrôler et réduire en permanence l'impact environnemental des procédés de fabrication et des produits Airbus à chaque niveau de son activité.

Conception

Airbus a défini une méthodologie permettant de cartographier l'impact environnemental d'un avion tout au long de son cycle de vie. Cette méthodologie novatrice est au coeur de son SME. Appliquée en phase pilote sur les programmes avions long courrier, Airbus a pu ainsi acquérir une vision globale du cycle de vie et définir ses objectifs environnementaux.

Réduire à la source l'impact environnemental revêt une importance capitale, la conception exerçant une influence majeure sur chacun des paramètres constitutifs des performances environnementales d'un avion. L'environnement est donc l'une des exigences prioritaires lors de la conception d'un nouveau produit. L’un des axes majeurs des efforts de la société en matière de Recherche & Technologie porte sur l'étude, les essais, la validation et l'optimisation des technologies les plus avancées, des caractéristiques de conception, des configurations et des architectures qui permettront le développement d'un avion affichant des niveaux de bruit et d'émissions réduits, capable de transporter une charge marchande maximale sur un rayon d'action optimal.

• La réduction à la source des niveaux de bruit est une priorité pour Airbus. La société travaille sur la conception de nacelles à faible bruit, le traitement acoustique, les systèmes de propulsion optimisés et l'efficacité aérodynamique globale, ainsi que sur l'atténuation du bruit généré par les réacteurs, en étroite collaboration avec les motoristes. L'un de ces projets novateurs est la technologie d'entrée d'air "0-splice " appliquée aux nacelles moteurs, qui vise à réduire le bruit des pales moteurs. Cette technologie, sous brevet Airbus, a reçu en 2006 le Décibel d’Or du Ministère français de l'Ecologie et du Développement Durable. Elle contribue également aux performances sonores remarquables de l'A380, qui affiche des niveaux de bruit certifiés sans précédents, présentant une marge cumulée de 17-EPNdB et répondant ainsi aux normes sonores des aéroports internationaux les plus exigeants.

• La réduction des émissions est une autre priorité pour Airbus. L'un des axes majeurs dans ce domaine est l'introduction progressive de matériaux avancés et de nouveaux procédés permettant de réduire la masse de l’appareil, la consommation de carburant et les émissions. L'A380 est le premier avion civil comportant 25 % de matériaux composites. Le caisson central de voilure en CFRP (Carbon Fibre Reinforced Plastic) de l'avion a permis d'obtenir un gain de masse d'environ 1,5 tonnes par rapport aux alliages d'aluminium les plus avancés. L'A380 affiche une très faible consommation de carburant, soit moins de 3 litres aux 100 kilomètres par passager, comparable à celle d'une petite voiture de tourisme à moteur diesel.

Airbus a également endossé les engagements ambitieux pris par le Conseil consultatif pour la recherche aéronautique en Europe, ACARE (Advisory Council for Aeronautics Research in Europe), dans sa vision 2020, et notamment : réduction de 50 % du bruit extérieur de l’appareil et réduction de moitié de la consommation de carburant et des émissions de dioxyde de carbone. A cet effet, Airbus a été l’un des neuf leaders industriels européens à signer en octobre 2006 le protocole d’accord en vue d’établir l’initiative technologique commune (Joint Technology Initiative/JTI) « Clean Sky » pour l’aéronautique. Ce vaste programme, qui réunit différents acteurs industriels, permettra de porter à maturité les technologies et les solutions environnementales au cours des sept prochaines années, afin de réduire radicalement l'impact du transport aérien sur l'environnement, grâce à des avancées décisives dans la réduction du bruit, des émissions et de la consommation de carburant de la prochaine génération d’avions.

Chaîne d'approvisionnement

Les avions sont indiscutablement des produits extrêmement complexes qui comportent des centaines de milliers d’éléments. C'est pourquoi une collaboration étroite avec chacun des maillons de la chaîne d'approvisionnement est essentielle pour assurer la fiabilité des sous-éléments et livrer des produits répondant aux normes environnementales et de qualité les plus strictes, dans les limites budgétaires et dans les délais prévus. Les critères environnementaux sont inclus dans le processus de sélection et de qualification des Fournisseurs Airbus, et figurent dans les documents contractuels. Les Fournisseurs Airbus sont ainsi tenus de respecter la politique environnementale de la société, de fournir des données environnementales fiables sur les produits livrés et, dans la mesure du possible, de mettre en place un Système de Management Environnemental. La traçabilité et la gestion des substances dangereuses étant également des aspects significatifs, les modalités à mettre en place pour inventorier systématiquement ces substances sont en cours d'élaboration par Airbus. Ces mesures visent à remplacer progressivement les matériaux les plus dangereux par des solutions plus respectueuses de l’environnement.

Fabrication

Quatre grandes catégories de procédés de fabrication d’Airbus, spécifiques à l’industrie aéronautique, sont susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement : le travail des métaux et des matériaux composites, les finitions et traitements de surface, le montage des pièces et des sous-ensembles et l’assemblage final. Airbus déploie des efforts considérables en vue de contenir, de réduire et, autant que faire se peut, d’éliminer leur impact sur l’environnement, en limitant les éléments utilisés dans les principaux procédés de fabrication (« inputs ») et les produits résiduels (« outputs »), et en mettant en œuvre des technologies propres ainsi que des actions régulières de contrôle.

Tous les « produits résiduels » des activités de fabrication ont été évalués en termes de quantité, de toxicité et de fréquence, et les impacts les plus significatifs ont été classés en trois grandes catégories : déchets, rejets dans l’eau et émissions atmosphériques. S’agissant des éléments utilisés dans les procédés de fabrication, Airbus s’efforce constamment de préserver les ressources non renouvelables telles que les combustibles fossiles, et de protéger les ressources potentiellement renouvelables telles que l'eau, en la recyclant pour certains procédés industriels comme le traitement de surface, en réduisant son évaporation par un abaissement de la température des bains, et par une réduction des niveaux de rinçage, chaque fois que c'est possible.

Transport

Airbus a mis en place un système innovant d'acheminement des tronçons entre les sites, spécialement conçu pour augmenter l'efficacité du transport aérien et routier, tout en limitant l'impact du transport sur l'environnement. Les tronçons volumineux et lourds sont transférés en deux jours environ de tous les sites de fabrication d’Airbus en Europe, proches de l'aéroport local, vers les chaînes d'assemblage final de Toulouse et Hambourg, par cinq A300-600ST spécialement construits pour cet usage. Connus sous le nom de Beluga, ces avions ne génèrent que de très faibles niveaux de bruit, affichant une marge supérieure de 14 EPNdB aux limites de la certification. Ce faible niveau sonore est assuré dans le voisinage immédiat des aéroports.

Les éléments de l'A380 sont transportés via un réseau multi-modal qui combine le transport maritime, fluvial et routier, ses tronçons étant beaucoup trop volumineux pour les Beluga. D'abord acheminés par voie maritime jusqu'à Bordeaux, les tronçons remontent la Garonne avant de prendre la route en convois de nuit. Les barges à double coque ont été conçues pour préserver les rives du fleuve et la pêche, grâce à une vague d'étrave minimale et la réduction à 55 dB(A) du niveau sonore du moteur à 30 mètres pour une poussée nominale - équivalente à celle d'un bateau de pêche. Les convois routiers se déplacent à vitesse réduite et utilisent des véhicules de transport exceptionnellement larges, équipés de systèmes spéciaux de réduction du bruit et de guidage assurant une vitesse constante sans nuisance supplémentaire. Des tronçons de route ont été légèrement adaptés pour permettre le passage de charges pouvant atteindre 14 mètres de hauteur, 8 mètres de largeur et 50 mètres de longueur.

Exploitation des avions

Nous sommes aujourd'hui confrontés à des exigences croissantes en matière d'amélioration des performances environnementales globales des avions, de réduction du bruit, des émissions et de la consommation de carburant.

En règle générale, les avions mis en service aujourd'hui génèrent 20 décibels de moins que les appareils équivalents il y a 30 ans. L'empreinte sonore d'un A320 au décollage et à l'atterrissage représente moins d'un dixième de celle d’un triréacteur de la même taille des années 70. L’empreinte sonore d’un A330 au décollage ne dépasse pas les limites de l’aéroport. L’A380, long-courrier le plus silencieux du marché, peut transporter deux fois plus de passagers, et affiche des niveaux de bruit sensiblement inférieurs à ceux de l’A340, l’un des appareils les plus silencieux de sa catégorie. L’A380 est également conforme aux règles locales les plus strictes sur le bruit nocturne en vigueur à l’aéroport de Londres, QC/2 au décollage et QC/0,5 à l’atterrissage. La consommation de carburant a été réduite de plus de moitié depuis 1960, et les émissions de CO2 générées par les avions en l'an 2000 restent stables, ne représentant que 2,2 % des émissions de dioxyde de carbone produites par les activités humaines malgré la croissance du trafic aérien.

Aujourd'hui les avions Airbus font partie des moyens de transport les plus économiques au monde, consommant moins de trois litres de carburant aux 100 kilomètres par passager, et génèrent seulement 80 grammes de CO2 par passager au kilomètre, loin derrière les 160 grammes au kilomètre générés par une voiture de tourisme européenne moyenne.

Fin de cycle de vie

On estime à 6 000 environ le nombre total d'avions dont le cycle de vie s’achèvera en 2023, d'où la nécessité de mettre en place des procédures de déclassement, de démantèlement et de recyclage des avions respectueuses de l'environnement. La réponse d'Airbus à ce besoin est le projet PAMELA (Process for Advanced Management of End of Life of Aircraft). Avec ses partenaires (SITA, EADS CCR, Sogerma Services et la Préfecture des Hautes-Pyrénées), Airbus a mis en place un centre expérimental dédié à l’aéroport de Tarbes, où sont testées des procédures de démantèlement et recyclage d’avions, dans des conditions sécurisées et respectueuses de l’environnement. Le projet, sélectionné dans le cadre du programme LIFE (L’Instrument Financier de l’Environnement) de l'Union Européenne, a pour but de démontrer que 85 à 95 pour cent des éléments d'avions peuvent être facilement recyclés, réutilisés ou récupérés.

Airbus est convaincu que cette approche proactive, tout au long du cycle de vie des avions et jusqu'à leur retrait de service, est le moyen le plus efficace pour mieux comprendre et contrôler l’ensemble des impacts environnementaux. En oeuvrant pour un ciel plus propre, la volonté d'Airbus est d'assurer que le transport aérien continue à être un moyen de transport respectueux de l'environnement tout en répondant aux attentes de la société.

Les performances environnementales d'Airbus sont présentées dans son rapport interne, qui couvre les performances économiques, environnementales et sociales de la société. Ce rapport peut être téléchargé sur le site web www.airbus.com.

D'après Airbus